La Sirène Rouge

Publié le par Ivan de Duve

Maurice G. Dantec

 

 

 

 

 

 

La sirène rouge

 

 

 

 

 

 

Gallimard - Folio policier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ISBN 2-07-040636-9

 

 

 

EAN 9782070406364

 

 

 

Il y avait longtemps que je n’avais plus lu un bon polar. En 1945, Marcel Duhamel a lancé chez Gallimard la mythique Série Noire [1]et  l’a brillamment dirigé par la suite. Je me suis délecté des Peter Cheney, Raymond Chandler, James Hadley Chase, David Goodis, Dashiell Hammett, Chester Himes. Puis, il y a quelques années, A.D.G.[2] a fait mon bonheur dans la Collection Carré Noir du même Gallimard. Son dernier roman paru, Kangouroad movie, thriller australien, paru, lui, toujours chez Gallimard mais dans la Collection La Noire, m’a encore plus fait regretté son décès survenu le 1er novembre 2004.

Ce fut une révélation pour moi de voir Maurice G. Dantec renouveler le genre que je croyais éteint. La Sirène Rouge, numéro 1 de la nouvelle collection Folio policier, est époustouflante. Une histoire qu’il ne faut pas résumer. Les personnages en sont prenants. L’héroïne, âgée de 12 ans mais au Q.I. des plus élevés, sa mère, véritable sorcière moderne et même futuriste rappelant de façon curieuse Morgawse, la mère de Gwalchmai, héros de La Légende Arthurienne de Gillian Bradshaw. À la réflexion, pas si curieuse que cela ! Maurice G. Dantec et Gillian Bradshaw sont tous deux nés la même année : 1959, année  qui s’avère un grand cru de la littérature !

Et puis le personnage de Hugo, sorte de mercenaire futuriste, fort sympathique au demeurant, celui d’Anita, chapon[3] évolué, de Travis, le père recherché en Algarve après une traversée de l’Europe, d’Amsterdam à Faro, des plus mouvementées.

C’est qu’il s’y entend, le bougre, pour nous tenir en haleine au fil des quelque six cents pages que compte ce polar qui, paru en 1993, est déjà du XXIème siècle.

Après avoir lu American Black Box, paru en début d’année chez Albin Michel, troisième et dernier tome d’un journal pas comme les autres Le théâtre des opérations[4] et un petit recueil de nouvelles Dieu porte-t-il des lunettes noires ? paru chez Libro dans la Collection Imaginaire, je viens de terminer la lecture de La Sirène Rouge. Ce premier ouvrage publié de l’écrivain français, exilé volontaire depuis peu au Québec, l’a, d’office, placé au premier rang des écrivains qui, aujourd’hui, ont moins de cinquante ans !

Ivan de Duve, 21 avril 2007



[1] Le titre avait été trouvé par Jacques Prévert

 

 

 

[2] De son vrai nom Alain Fournier

 

 

 

[3] Poulet sans couilles

 

 

 

[4] Dont les deux premiers sont parus chez Gallimard,

Cet article est paru sur le site Les Manants du Roi : www.lesmanantsduroi.com du 6 mai 2007, rubrique Les Belles Lettres, article n° 5155.

 

 

Publié dans Lectures

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