Le Graal

Publié le par Ivan de Duve


C’est avec ce cinquième tome que se termine le fabuleux Cycle de Pendragon du très grand écrivain Stephen Lawhead que m’a fait découvrir mon grand ami Michel Cuykens. L’ensemble du Cycle de Pendragon compte, en Livre de Poche, quelque 2.400 pages et constitue une véritable saga que j’ai dévorée avec délice. 
 
Stephen R. Lawhead est né dans le Nebraska le 2 juillet 1950. Il mérite d’être mieux connu dans les pays francophones. La traduction de l’anglais en français du Cycle de Pendragon, due à Luc Carissimo est impeccable. Ayant constaté dés les années 1980 qu’il peut faire vivre sa famille de sa plume, se documente sur l’histoire celte de l’Angleterre, va vivre avec sa famille à Oxford en Angleterre où, proche des actions qu’il décrit, il publie Cycle de Pendragon qui a été salué comme un renouvellement original de la saga arthurienne à coloration médiévale. J’avais déjà aimé les quatre premiers tomes de ce Cycle de Pendragon : Taliesin, Merlin, Arthur et Pendragon. Le cinquième et dernier tome du Cycle de Pendragon : Le Graal en est l’apothéose.
 
Il est au monde, un Dieu, et un roi dont les étoiles prédirent au Druide l’avènement.
S.R.L.
Oxford, 1987
D’emblée l’essentiel est dit : « Seul ce qui survit au temps est digne d’être possédé. »
 
« Car c’est du Graal que je vais parler : cette étrange source des prodiges, ce surnaturel vase de tous les désirs. Dangereux, oui, et plus beau que ne peuvent le dire les mots, c’est le plus saint trésor de ce monde. S’il n’y avait eu Arthur, cette précieuse coupe aurait sûrement été oubliée, et son pouvoir de guérison perdu par ignorance et par négligence. Et pourtant, en toute vérité, s’il n’y avait eu Arthur, aucune des terreurs et des tribulations que je vais décrire ne nous seraient parvenues. S’il n’y avait eu Arthur, le Graal serait perdu, et une flamme du pur feu des Cieux se serait éteinte sur la terre. (…) Sachez que l’Armée du Vieil Ennemi est vaste, et qu’elle ne recule devant rien, hormis la Parole de Vérité. »
 
Au début du récit, Gwachavad rejoint Arthur, qu’il avait quitté blessé et sur le point de collapser et ramené à Ynys Avallach où il guérit par un véritable miracle dû au toucher du Graal qu’Avallach détenait secrètement. « Par des moyens inconnus de tous, hormis Avallach, qui en est le seul gardien, la Coupe du Christ a été préservée. »
 
Plus de cinquante nobles avaient répondu à la convocation d’Arthur qui les reçut entouré de ses chers Cymbogi.
 
Arthur rendit hommage à sa grande armée et récompensa par de l’or prélevé sur les richesses de son coffre de guerre, embrassa chacun de ses guerriers et les renvoya vers leurs foyers avec pour chacun un mot de louange et de gratitude puis partit vers le Sud accompagné de son épouse Gwenhwyvar et entouré du Vol des Dragons et d’une poignée de jeunes Cymbogi pour arriver à Ynys Avallach pour y retrouver Avallach, le Roi Pêcheur, homme de belle prestance dont Myrddin a dit qu’il était le dernier de son espèce et pour retrouver Charis, la Dame du Lac, de qui parler est avilir par des mots ce qu’il vaudrait mieux exprimer en musique.
 
Il y avait aussi Llenlleawg et une étrange jeune femme muette qui disparut avant d’arriver à Ynys Avallach.
 
Mais les Forces des Ténèbres sont à l’affût sous les jolis traits de Morgaws et de sa fille Morgian.
 
« Un pouvoir tel que le mien n’est pas, comme beaucoup le croient, accordé en échange de votre âme. (…) Le vrai pouvoir, tel que je le possède, ne s’atteint qu’au travers d’efforts aussi épuisants que rigoureux, et peu de mortels ont conscience de la discipline énorme qu’il faut s’imposer à chaque étape du voyage. Car c’est un voyage… qui vous fait progresser de degré en degré le long du dur chemin qui mène à la maîtrise totale.
 
Le premier degré est la maîtrise du silence, pour laquelle l’adepte doit renoncer à toute communication avec autrui. Aucune pensée, aucune parole extérieure ne doit venir le distraire, il ne doit entendre ou prêter attention à aucune autre voix. Il doit abandonner tout contact avec les autres esprits. Cela le conduit au deuxième degré, par lequel il acquiert la capacité de projeter images et pensées dans d’autres esprits, et où il peut engendrer et manipuler les émotions. Avec la maîtrise viennent aussi le contrôle de la vie animale et la faculté de commander aux bêtes.
Le troisième degré permet à l’adepte de projeter à volonté son image à distance… de se trouver en deux ou trois endroits à la fois, et sous des formes différents. Avec le quatrième degré, l’adepte acquiert une profonde connaissance des essences végétales, la conscience intime de la nature et de l’usage des plantes pour fabriquer extraits et élixirs.
 
Parvenir au cinquième degré accorde la maîtrise du mouvement de l’air et de l’eau, et la capacité de commander au feu. L’adepte peut contrôler et manipuler le temps dans des régions déterminées. Le sixième degré conduit à la faculté de passer sous forme éthérée, de dissoudre sa présence corporelle… de disparaître en un lieu pour réapparaître en un autre.
 
Pour la maîtrise du septième et dernier degré, l’adepte atteint le pouvoir de prolonger indéfiniment son existence physique. Il acquiert la capacité de suspendre le processus normal de vieillissement humain, et même de l’inverser, si nécessaire. Sans cela, les efforts auxquels il s’est astreint deviendraient bien vite inutiles.
 
Les ignorants parlent d’arts occultes, En fait, ils n’ont absolument rien de secret : ils sont à la libre disposition de quiconque désire les pratiquer. Ah, mais quel n’en est pas le prix ! Ce n’est rien moins que le sacrifice d’une vie entière. Les simples d’esprit ont donc peut-être raison, après tout, de considérer l’acquisition du pouvoir comme un pacte selon lequel on cède son âme. Il n’y a pas d’autre moyen. »
 
Partis à la recherche de Llenlleawg, Gwalchavad, Tallaght, Peredur et Rhys affrontent, sans le savoir, ce pouvoir de sorcière. Avec Llenlleawg en piteux état, ils quittent le Llyonesse pour rentrer à Ynys Avallach où ils apprennent qu’Arthur, le Pendragon, a ordonné de construire un sanctuaire pour abriter la Sainte Coupe, qu’il a prise pour symbole et emblème de son règne, convaincu qu’une grande bénédiction coulera de ce Graal pour le bénéfice de la Bretagne et du monde entier.
 
Morgian y rejoint Gwalchavad à qui elle apprend qu’il est son fils, ce qu’il refuse de croire.
 
De même Myrddin fit dire son nom à la jeune fille à la recherche de qui Llenlleawg s’était lancé et au cours de laquelle il avait failli perdre la vie ainsi que trois autres personnes. Et ce nom est Morgaws.
 
« Un des traits les plus curieux, chez les humains, veut que l’apparence d’une chose soit tenue en plus grande estime que sa véritable nature. »
 
Morgaws est née de l’union entre Morgaws et de son fils Lot ; sa mère l’a modelée à sa volonté et en a fait sa plus belle création : la vengeance faite chair.
 
«  Cymbrogi, écoutez-moi ! {dit Arthur} C’est un haut et sain devoir auquel je vous appelle. Durant de nombreuses années, le Graal a été tenu au secret, caché pour sa protection et veillé par son gardien, le seigneur Avallach. Mais bientôt la sainte coupe sera dévoilée pour la plus grande bénédiction de la Bretagne et de son peuple. Libérée du secret, elle sera confiée à notre garde et nous deviendrons ses protecteurs. Les talents que nous avons appris à la guerre, et affûtés en d’incessants combats, serons convertis au service de la paix. Nos épées deviendront les armes de notre Seigneur le Christ sur terre. Nos ennemis ne seront plus de simples adversaires de chair et de sang, mais les puissances et les princes des ténèbres. La Compagnie du Graal commence avec vous, mes loyaux amis. »
 
« Le Grand Roi dégaina son épée, Caledvwlch, et brandit devant lui la lame dénudée, telle une croix. En ce jour s’accomplit sous vos yeux la prophétie de Taliesin, dit-il. Mes amis, le Royaume de l’Été est né. (…) En cet instant, le Grand Roi devint le Seigneur de l’Été si longtemps attendu. »
 
Mais Morgaws charme Llenlleawg, le champion d’Arthur,  et, à deux, s’emparent du Graal et de Caledvwlch et disparaissent dans la forêt. « toujours attentif aux subtiles fluctuations d’énergie et à la signification cachée des événement, Myrddin aurait été au courant ».
 
Quatre courageux guerriers partent à la recherche du Graal après avoir écouté l’évêque leur eût dit : « Souvenez-vous, l’incorruptible ne peut supporter la corruption, et dans la quête qui vous attend, seuls peuvent réussir les cœurs purs. Approchez donc et purifiez vos cœurs de toute iniquité. » Après bien des embûches, des mirages et autres enchantements, ils retrouvent le Graal dans une chapelle. Llenlleawg tue Morgaws. Puis, après une dernière bataille, commence le long retour vers « la terre des vivants, où le Royaume de l’Été attendait son roi ».
 
Ivan de Duve, le lundi 4 février 2008
 
Stephen Lawhead
Le Graal
Le Livre de Poche, n° 15356
 
ISBN 2-253-15356-7
EAN 9782253153566

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