Les enfants de Beslam
Les Enfants de Beslan
Le 1er septembre 2009, un rassemblement devait avoir lieu à Bruxelles, à l’initiative de Georges Hupin et de Kris Roman qui envisageaient de proposer la date du 1er septembre de chaque année comme date commémorative de la tragédie des enfants de Beslan. Ce rassemblement a été annulé en dernière minute. Par qui ? Pourquoi ?
De quoi s’agit-il ? Les 1er, 2 et 3 septembre 2004, un drame à eu lieu à Beslan en Ossétie du Nord. Des terroristes y ont pris les enfants d’une école et des adultes en otage durant trois jours, les privant de nourriture et d’eau. Il y eut quelque 330 personnes tuées dont quelque 171 enfants. En France, une association humanitaire « Solidarité Enfants de Beslan » existe depuis trois ans et invite en France des enfants survivants. Quel lien avec le groupement belge ?
Nous, femmes et hommes, scandalisés par l’attentat terroriste perpétré sur 1300 otages à Beslan, en Ossétie Alanie, le 1er septembre 2004, et, consternés par l’indifférence constatée à l’égard des 1000 survivants, tous atteints de pathologies physiques et psychologiques, appelons les parlementaires européens, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe à Strasbourg à proclamer le 1er septembre, en mémoire des 186 petites victimes des terroristes à Beslan :
Journée de solidarité européenne avec les enfants victimes du terrorisme.
Pétition créée le 08-06-2009 par Christian MATON, 94700 MAISONS-ALFORT - FRANCE
Nombre de signatures récoltées : 91 / 5000
Site web : http://www.beslan.fr
Le drame semble avoir pour origine une décision prise par des combattants indépendantistes tchétchènes liés à une mouvance religieuse fanatique et pour résultat final un assaut d’unités anti-terroristes russes. On se rappelle le drame des Twin Towers à new-York le 11 septembre 2001 qui devait permettre le déclanchement de la guerre contre l’Irak. Celui de Belsam, à côté, passa presque inaperçu ! Les deux drames sont entourés d’ombres.
Le très bon livre de Thierry Wolton Le KGB au pouvoir, Le système Poutine, Gallimard, folio documents, 2008, révèle que « Dans le drame de Beslan où des centaines d’enfants, de parents et d’enseignants avaient été pris en otages par un commando tchétchène, l’assaut donné à l’école par les forces de l’ordre, qui fit des dizaines de morts, visait à créer un traumatisme au sein de la population pour justifier de nouvelles lois d’exception. C’est le propre d’une stratégie de la tension. Autre mystère : le 6 février 2004, un attentat dans le métro de Moscou fit quarante morts et plus de cent quarante blessés. Les vrais coupables n’ont jamais été identifiés. Quelques semaines plus tard, Vladimir Poutine était confortablement réélu à la présidence ». Et, plus loin : « les morts du théâtre de la Doubrovka valaient ceux du 11 septembre, la Tchétchénie était devenue un sanctuaire d’al-Qaida. (…) À l’intérieur de la Russie comme à l’extérieur, quitus fut donné à Poutine pour éradiquer le mal et faire main basse sur le pouvoir ». Après le drame de Beslan, Poutine déclara : « Nous avons été faibles et les faibles se font battre ». avec, en conclusion : « Poutine (est) persuadé que la meilleure manière de mater l’ennemi aujourd’hui est encore de lui faire peur. Le conflit tchétchène, notamment, est utilisé à cette fin ».
Pour revenir à la journée commémorative du 1er septembre 2009, la réunion prévue le matin et annulée à la dernière minute, fut remplacée par une soirée de commémoration de la tragédie de Beslan au Centre Culturel et Scientifique de Russie à Bruxelles. Y ont pris la parole : Mr V.B. Loukov, ambassadeur de la fédération de Russie, Kris Roman et Georges Hupin, représentants de l’organisation « Les enfants de Beslan » et Mr Lopushinskiy, directeur du Centre Culturel et Scientifique de Russie.
Ivan de Duve
9 septembre 2009