Etranges histoires de l'Histoire de France
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Jean Silve de Ventavon Étranges histoires de l’Histoire de France L’Archipel, 2006 ISBN 2-84187-822-8 Code barre 9782841878222 Déjà Jean Silve de Ventavon m’avait conquis par ses nouvelles, publiées en leur temps dans Les Contes d’Europe, puis par son merveilleux Charles Quint dont les origines gantoises et la fin au couvent de Yuste en Estrémadure nous sont contées dans une langue digne de Fortune de France de Robert Merle. Déjà les Éditions L’Archipel avaient attiré mon attention par les derniers romans de la grande Colleen McCullough dont les derniers tomes des Maîtres de Rome[1], Le cheval de Troie et, récemment, La maison de l’ange m’ont littéralement enchanté. Dans ses Étranges histoires de l’Histoire de France, Jean Silve de Ventavon nous promène dans l’histoire de France par des petites anecdotes savoureuses qui nous rappellent les rois qui guérissaient, par simple imposition des mains, les plaies scrofuleuses de nombreux sujets, les miracles qu’opère l’eau de Est-ce le souvenir de sa résurrection qui conduisit Blaise Pascal à professer, champion du jansénisme, que Dieu n’accorde Découvrez encore le procès d’Urbain Grandier, cette Salem bien française, le fantôme du Marquis de Précis, les augures que rendit Jean-Baptiste Primi-Visconti Fassola de Rassa, comte de Saint-Mayol et devin sous Louis XIV. Un superbe résumé vous rafraîchira la mémoire quant à l’affaire des Poisons, où furent mêlées Si vous l’ignorez, apprenez que le jansénisme fut créé par des familiers de l’évêque d’Ypres Cornelius Jansen, surnommé Jansénius, qui publièrent Augustinus condamné par Clément XI ce dont ne tint pas compte François de Pâris dont la tombe sise au cimetière de Saint-Médard à proximité de celle de Pierre Nicole, philosophe janséniste auteur, avec Antoine Arnauld de Logique de Port-Royal, devint lieu de sauvages et lubriques manifestations qui obligèrent Louis XV à les interdire. Bien que leurs auteurs fussent mis hors la loi, les folies jansénisto-doloristes perdurèrent. La fameuse bête du Gévaudan n’aura plus de secrets pour le lecteur du chapitre que notre auteur lui consacre. De même que le sort des esclaves prend sous sa plume une résonnance particulière, rare de nos jours, dans l’anecdote qu’il consacre à Jacques Cazotte qui, après son séjour aux Colonies, rentra en France et vécut dans son château de L’étrange vie de Giuseppe Balsamo, dit Alessandro de Cagliostro puis (faux) comte de Cagliostro, qui, après avoir été honoré par les Illuminés de Bavière, monta, avec son épouse et des comparses, l’escroquerie dite du Collier de Ceux qui sont férus d’astrologie liront avec intérêt ce que les astres interrogés prédirent à Napoléon. De même, ils apprendront que la voyante Henriette Cuédon, qui transforma le 40 de la rue du Paradis en temple de l’occultisme français, reçut la visite de personnages aussi différents qu’Edouard Drumont et Émile Zola ; et qu’elle prédit l’incendie du Bazar de Lorsque deux Anglaises, Miss Charlotte Moberly et Miss Eleanor Jourdain, après avoir visité le château de Versailles et l’ermitage que l’infortunée Marie-Antoinette fit bâtir à Trianon, s’en retournèrent en Grande-Bretagne, elles publièrent en 1921 An Adventure, décrivant cette dernière visite comme ayant été une inexplicable plongée dans le passé. Le livre, heureusement publié par L’Archipel, se termine par une histoire d’aviation, qu’ancien pilote, j’ai particulièrement prisée. Il s’agit de la première traversée en avion de J’ai également prisé qu’en appendice de son livre notre écrivain cite l’assassinat de Paul Doumer, treizième président de Ivan de Duve 16 août 2006 Cet article est paru dans le n° 71 de Renaissance européenne du troisième trimestre 2007 [1] Les maîtres de Rome de Colleen McCullough constituent avec Les Dukay de Lajos Zilahy et Les enfants de la terre de Jean Auel les trois plus belles sagas du dernier siècle.
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